François Coty
Joseph Marie François Spoturno, de son vrai nom, est âgé de 26 ans quand il arrive à Paris, pour devenir secrétaire d’un député corse. Il découvre le monde de la parfumerie par hasard, en aidant un jour un ami pharmacien à préparer une eau de Cologne. Il y prend goût, et développe très rapidement son sens critique. Il déplore souvent le contenu, mais aussi le contenant des parfums de l’époque, et trouve les flacons sans originalité, trop simples, ou au contraire trop chargés et peu qualitatifs. Par la suite, il apprend à connaître et à travailler les matières premières aux usines De Chiris à Grasse, où il découvre des absolues de haute qualité. Il prend également contact avec d’autres fournisseurs comme De Laire, et se passionne pour les nouvelles bases de synthèse, qui décuplent la palette olfactive du parfumeur. François Coty fut l’un des premiers, avec Aimé Guerlain et Paul Parquet d’Houbigant, à saisir le potentiel et l’intérêt des nouvelles matières de synthèse. Selon Edmond Roudnitska, « Coty était l’esprit supérieur qui fit passer la parfumerie de l’état d’ébauche à celui d’œuvre d’art. Le Chypre et L’Origan sont ses deux œuvres maîtresses ».
De retour à Paris, il emprunte quelques milliers de francs, crée son propre laboratoire et sort, en 1904, son premier parfum : La Rose Jacqueminot, qui connaît un vif succès. Suivent, en 1905, L’Ambre Antique, La Jacée, et L’Origan et le célèbre Chypre, lancé en 1917.
Il meurt en 1934 avec un regret : ne pas avoir composé l’odeur du chèvrefeuille.