
Cette maison prend sa source vers 1830 dans les créations parfumées du dandy Alfred d'Orsay, qui, entre Londres et Paris, mit au point plusieurs fragrances pour sa maîtresse, lady Marguerite de Blessington, dont L'eau du Bouquet. Ce parfum est officiellement lancé en 1865 à Paris par les héritiers d'Alfred d'Orsay.
La première création qui rencontre un vrai succès est Étiquette bleue, parfum censé reproduire le bouquet floral inventé par Alfred pour sa maîtresse en 1830, dans un flacon dessiné par Frederico Restrepo. Le jus sort de laboratoires situés à Neuilly-sur-Seine. Le « chevalier d'Orsay » devient la figure tutélaire de la marque, en même temps que le nom d'un parfum lancé en 1911. Une boutique est ouverte à Paris, boulevard des Italiens.
En 1916, D'Orsay est racheté par Jeanne-Louise Guérin
Après la Première Guerre mondiale, la compagnie connaît un nouvel essor. Une prestigieuse boutique ouvre en 1923 au 17 rue de la Paix décorée par Louis Süe et André Mare, puis une autre sur la Cinquième Avenue à New York (fermée en 1929). Une nouvelle usine est inaugurée à Puteaux au château des Bouvets, qui comptera jusqu'à 500 employés et d'où sortiront une centaine de fragrances. Des créateurs verriers comme Baccarat, Daum ou René Lalique inventent des flacons, dès 1908.
En 1936, Jacques Guérin, le fils de Madame Guérin, reprend la direction après avoir été associé à l'entreprise et reçu une solide formation de chimiste. Il conserve la direction jusqu'en 1982. Sous sa tutelle, des artistes réputés comme Marie Laurencin et Jean Cocteau dessinent des étiquettes. Âgé de 80 ans, Jacques Guérin quitte la direction en 1982.
Le Dandy (1923), Intoxication (1942), Arôme et Arôme 3 (1943), Le Nomade (1974) sont les principales créations durant cette période.