« Je souhaite créer un parfum pour l’impératrice de Chine ».
A la fin des années 1970, Yves Saint-Laurent souhaite lancer un parfum marquant, addictif, un oriental d’une sensualité rappelant celle d’un Shalimar.
C’est pourtant sur un essai dans la veine de Tabu ou d’un Youth Dew, que son choix se porta, un oriental aux notes fleuries et épicées, sur fond boisé de patchouli.
Opium est un parfum marquant dans l’histoire de la parfumerie, car, outre son succès commercial, c’est le parfum qui lança en quelque sorte l’ère du marketing dans le domaine du parfum.
En effet, Yves Saint-Laurent choisit un nom polarisant fort, (faisant référence à la drogue et à l’addiction, ce qui choqua beaucoup à l’époque), une égérie célèbre, et convoqua tout le gratin hollywoodien pour une grande soirée de lancement.
Le flacon d’origine fut confié à Pierre Dinand, qui proposa la très belle idée d’un inrô, boite à compartiments, portée à la ceinture dans le Japon ancien, pour contenir des herbes médicinales, et qui fut réalisée en laque rouge.
C’est aussi un des premiers parfums destinés certes aux Françaises, mais aussi aux Américaines. Ce fût donc une révolution dans le monde de la parfumerie.
Il devint alors le leader des orientaux épicés, suivi, quelques années plus tard, par Coco, de Chanel.